Le 15 mars 2018, à l’occasion de la 37ème session du Conseil des Droits de l’Homme aux Nations Unies (à Genève), la Coordination des Associations et des Particuliers pour la Liberté de Conscience (CAP LC), une ONG française ayant le statut consultatif auprès des Nations Unies, a organisé un événement sur le thème de la détérioration de la liberté religieuse en Europe de l’Est. Celui-ci s’est concentré sur les pays suivants, où cette détérioration est malheureusement la plus marquée : la Roumanie, la République tchèque, la Hongrie et la Fédération de Russie.
Afin d’apporter un éclairage sur ces questions préoccupantes, cinq spécialistes des droits de l’Homme et de la liberté religieuse ont pris la parole :
Mme Lea PEREKRESTS, directrice adjointe de Droits de l’Homme sans Frontières (Human Rights Without Frontiers – HRWF) a parlé de procès équitables et de la liberté religieuse en Roumanie.
Elle s’est récemment engagée dans des recherches sur l’indépendance du pouvoir judiciaire en Roumanie par rapport à la liberté de religion ou de conviction. Les recherches de HRWF ont montré que l’absence de procès équitables, combinée à la stigmatisation envers les Nouveaux Mouvements Religieux, a créé un système qui peut « réussir » à porter de fausses accusations contre n’importe quel mouvement religieux. La situation est devenue particulièrement dangereuse pour les minorités religieuses et les Nouveaux Mouvements Religieux, tels que le groupe MISA.
Mme Camelia MARIN, directrice de Soteria International, a parlé des luttes et des défis pour la liberté de croyance dans notre société et du cas de la République tchèque.
Elle a évoqué le fait que la peur et l’ignorance du public vis-à-vis des traditions religieuses inconnues ont augmenté. La discrimination et les discours de haine visent de plus en plus les minorités religieuses ou les Nouveaux Mouvements Religieux, et le débat public est de plus en plus rude à l’encontre de tout groupe considéré comme étranger à la société.
Mme Patricia DUVAL, avocate spécialisée en droits de l’Homme, a évoqué les violations de la liberté de religion pour les minorités en Hongrie. Elle a évoqué la situation de l’Église de Scientologie en Hongrie et les conséquences pour la liberté religieuse des lois sur l’enregistrement et la régulation des églises.
Ivan ARJONA PELADO, directeur exécutif du Bureau européen des affaires publiques et des droits de l’homme de l’Église de Scientologie, a parlé des violations de la liberté de conscience en Russie – une lettre ouverte au dialogue. Il a expliqué : « L’Église de Scientologie est une amie du peuple et des autorités russes, et son intention est d’aider à assurer et à créer de meilleures conditions de vie pour tous les Russes, indépendamment de leur niveau d’éducation, de leur race, de leur couleur ou de leurs croyances ». Il a aussi expliqué comment certaines personnes au sein du gouvernement donnent une mauvaise image de la Fédération de Russie en « violant les droits de l’Homme des gens, comme par exemple de certains scientologues qui sont accusés sans fondement de choses qu’ils n’ont jamais faites ». Il a conclu en lançant « un appel officiel à un dialogue équitable entre la Fédération de Russie et l’Église de Scientologie pour mettre fin à tous les malentendus, et ainsi travailler ensemble pour une société meilleure ».
Alessandro AMICARELLI, président de la Fédération européenne de la liberté de croyance (European Federation of Freedom of Belief – FOB), a parlé d’un Appel aux Nations pour la Mise en œuvre de la Liberté de Religion et de Conviction. Il a présenté l’action de Freedom of Belief, soulignant qu’un certain nombre de violations, persécutions et dénis de droits, ainsi que des enquêtes, des descentes de police et des attaques contre des groupes minoritaires se produisent et sont enregistrés chaque année en Europe, ainsi que le rapportent les ONG et les associations de droits de l’Homme ; cela concerne à la fois des individus et des groupes religieux dans leur ensemble. Il a dénoncé des programmes télévisés souvent partisans et des journalistes injustes, en conjonction avec des associations anti-sectes et anti-spirituelles comme la FECRIS française.