GENÈVE : Aujourd’hui, la Coordination des Associations et des Particuliers pour la Liberté de Conscience (CAP) a organisé une manifestation parallèle au Palais des Nations, au moment de l’Examen Périodique Universel (EPU) du Pakistan par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Cette manifestation parallèle s’est penchée sur les défis auxquels sont confrontées les communautés religieuses au Pakistan, en particulier les lois draconiennes anti-Ahmadi et anti-blasphématoires de ce pays, qui sont utilisées par l’État pour persécuter les communautés religieuses depuis plus de 40 ans.
Avec la participation de représentants d’ONG internationales et de diverses missions de l’ONU, cette manifestation qui tombait à point nommé a souligné le sort de la communauté musulmane Ahmadiyya. Déclarée non-musulmane par la Constitution du Pakistan en 1974, la secte fait partie des communautés religieuses les plus marginalisées du monde. La haine fondée sur la foi et la discrimination contre cette communauté se propagent aux plus hauts niveaux du gouvernement pakistanais.
Très récemment, trois membres de la communauté musulmane Ahmadiyya ont été condamnés à mort au Pakistan suite à de fausses accusations de blasphème.
Cette escalade de la persécution parrainée par l’État est particulièrement préoccupante en raison des prochaines élections générales au Pakistan en 2018. La manifestation parallèle a attiré l’attention nécessaire sur le fait que les Ahmadis au Pakistan font face à un apartheid électoral, contrairement à tous les autres citoyens du pays, et sont la seule communauté privée de droit de vote au Pakistan.
La manifestation était animée par un panel international d’experts et a également rendu public un message de soutien du Dr. Ahmed Shaheed, Rapporteur spécial des Nations Unies pour la liberté de religion, qui souligne la nécessité d’une action urgente pour mettre fin à la persécution systématique des Musulmans Ahmadis au Pakistan, notant que celle-ci est « légalement sanctionnée » par la législation. Il a ajouté que ces persécutions avaient un impact sur toutes les communautés et a appelé le Pakistan à appliquer intégralement les recommandations de l’EPU.
Les Députés Jim Shannon (président du Groupe parlementaire britannique multipartite pour la liberté internationale de religion ou de conviction) et Siobhain McDonagh (président du Groupe parlementaire multipartite pour la Communauté musulmane Ahmadiyya du Royaume-Uni) ont également envoyé des messages de soutien demandant la fin de toute discrimination religieuse au Pakistan.
Parmi les intervenants se trouvaient Sir Iftikhar Ayaz, président du Comité international des droits de l’homme, Aaron Rhodes, président du Forum pour la liberté religieuse en Europe, Mahmood Ahmad, Secrétaire général de l’Ahmadiyya Muslim Lawyers Association USA et Baser Naveed de la Commission asiatique des droits de l’homme.
Le Modérateur de la manifestation était Thierry Valle, président de CAP Liberté de Conscience, qui a souligné l’importance du sujet :
« Cette manifestation parallèle a clairement montré que, 70 ans après sa création, le Pakistan n’est pas encore à la hauteur de la vision de Jinnah, celle d’un pays avec une liberté de religion totale pour tous.
Le gouvernement pakistanais doit agir pour mettre fin aux lois fédérales visant la communauté musulmane Ahmadiyya et aux persécutions quotidiennes subies par les Chrétiens, les Chiites, les Ahmadis et d’autres communautés. »