Christian Paturel a eu l’occasion de suivre de près l’évolution de la politique française envers les minorités religieuses. Ayant de multiples relations dans le monde politique, militaire et de l’administration, il se rend compte que l’État français mène, de 1974 à 2020, une guerre de plus en plus intense envers les nouveaux groupes religieux (Témoins de Jéhovah, Adventistes, Conscience de Krishna, Église de l’Unification du Révérend Moon, Scientology) ainsi que les mouvements prônant des modes de vie alternatifs (macrobiotique, associations New Age, groupes yogiques, etc.).
L’État soutient financièrement l’UNADFI (Union nationale des Associations de défense des Familles et de l’Individu), bien qu’elle ait été créée au départ, en 1974, par des catholiques pour combattre le succès grandissant des nouveaux mouvements religieux. Dès lors, et surtout depuis 1996, l’État crée petit à petit un arsenal de lois, d’organismes et de cursus de formation pour s’assurer qu’aucune minorité religieuse ne gagne du terrain dans l’Hexagone.
Bien que des cellules terroristes islamistes aient été démantelées dès 1996 en France, les politiciens français font preuve d’imprévoyance et d’incompétence en ne menant pas une politique de prévention envers le djihadisme. Christian Paturel ajoute qu’ils ont même fait preuve de lâcheté, en préférant s’en prendre à de petits groupes pacifiques plutôt qu’aux véritables groupes dangereux.
S’ils avaient laissé les minorités religieuses se développer, de nombreux jeunes des banlieues ne se seraient pas laissé recruter par DAECH ou d’autres groupes terroristes. Ils n’auraient pas pris les armes et fait des centaines de victimes.
Depuis les récents attentats et l’horreur dont a été victime M. Paty, l’État cherche à justifier son arsenal anti-sectes en le mettant au service de l’anti-radicalisme : il se targue d’avoir des cellules pour soigner les jeunes qu’on aurait manipulés et les reconditionner pour une vie « normale ». Comme Christian Paturel le rappelle fort justement, a-t-on employé le mot « manipulés » pour qualifier les milliers de jeunes partis en Espagne soutenir la révolte contre Franco ? N’est-il pas normal pour un jeune de lutter pour un idéal, un monde plus juste ? Le courage et l’idéalisme ne sont pas des symptômes psychiatriques… Ces jeunes n’ont pas besoin de thérapie, mais plutôt d’éducation et de repères moraux.