Présentation de l’association Afas

Pas de développement possible d’un pays sans passer par une révolution qui booste la capacité de transformation et production des femmes en vue d’un essor équitable des rapports des forces.

Les femmes en Afrique et au Congo, en particulier, ont toujours effectué des tâches, même des tâches très lourdes mais le résultat reste minime, car elles agissent plus souvent dans des secteurs informels. Résultat : pas de rémunération à la hauteur de leur travail.

 Au Congo, on n’ose pas évoquer la question de finances car les gens sont toujours en attente d’aide extérieure et parler de l’argent devient comme un tabou. Du coup, les femmes espèrent plus en l’aide plutôt que de se mettre à développer les mécanismes qui créent les finances.

On les a enfermées, depuis la nuit des temps, dans un système d’assistanat qui s’éternise jusqu’à nos jours et qui empêche ainsi le déploiement des innovations nouvelles pour le développement local et durable. « Si tu me donnes un poisson, je mangerai un jour, mais si tu m’apprends à pêcher, je mangerai pour toujours » : l’industrialisation du continent africain n’attend que cette détermination : ‘apprendre à pêcher’ !

Par rapport au statut de la femme congolaise, les femmes ont toujours occupé une place essentielle dans la gestion de la famille et sur le plan domestique : foyer, église et société.

Les femmes sont présentes dans la composante de l’organisation de la société civile, les associations et églises, mais elles ne sont pas propulsées dans les sphères de prises de décision, bien que, pour la première au Congo RDC en 2020, on ait une femme, présidente de l’Assemblée Nationale.

Ce qui est une avancée pour cette année, mais il y a encore beaucoup d’effort à faire pour changer les mentalités. Il faut propulser cette dynamique dans toutes les autres instances et notamment celles juridiques et économiques, ou même je dirais dans le monde des affaires et de la finance. Cette instance juridique a vraiment besoin de la présence de femmes qui elles sauront mieux défendre les femmes victimes de viol et de violences et toutes formes des discriminations et permettront ainsi de mettre fin à ce fléau ; avec, par et pour les femmes désormais.

Si les femmes n’occupent pas de postes de haut niveau dans certaines institutions, ce n’est pas dû à un manque de connaissances ni de compétence, mais c’est parce qu’elles n’osent pas s’affirmer ni revendiquer de telles places par manque de confiance en elles. Elles ont tendance à attendre qu’on les leur propose et qu’on fasse pour elles sans elles. Gandhi disait : « Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi. »

Plus de 52% de la population sont des femmes et on n’exploite pas assez cet élan en effectif pour aller de l’avant. Je tiens à souligner encore que c’est l’union qui restera notre force. Notre devise tirée de l’adage de Lisa WATSON vient confirmer notre pensée en disant que : « Si tu penses que tu viens m’aider, tu perds ton temps, mais si tu penses que ta libération est liée à la mienne, alors travaillons ensemble. »

Plusieurs sphères restent encore à renforcer pour atteindre les objectifs de développement durable avec les femmes : la représentativité, la reconnaissance, l’identification, la rémunération équitable et juste, ainsi que la valorisation des savoir-faire des femmes dans le milieu rural. Il faut signaler que ces femmes ont vraiment des compétences, et qu’elles sont souvent en action mais très solitaires, du coup, elles sont privées d’une bonne organisation pour atteindre leurs objectifs. Elles travaillent souvent en mode solo au lieu de travailler d’une manière communautaire. Cela handicape le travail fourni alors qu’il y a de la détermination, de la volonté et du savoir-faire, mais qui reste pénalisé par le fait que le travail reste individuel. Cela pénalise des actions de grande envergure.

Il faut donc créer ce cadre de référencement pour toutes ces femmes leaders avec des critères de représentativité par secteurs d’activités et par pays, mieux gérer les réseaux en valorisant le travail fournis par ces têtes des réseaux, et les charger d’initier les jeunes acteurs à un travail d’équipe. Ainsi on les aura aidées à préparer les générations futures à progresser par la qualité du travail fourni.

Quand il faut créer ou innover, cela tarde à venir. Il faut passer par une évaluation et un bilan pour pouvoir proposer quelque chose de nouveau et qui soit très réaliste, rassembleur et harmonieux.

Maintenant, il faut chercher à les propulser vers des nouveaux positionnements qui sont vraiment inclusifs mais aussi adaptés à la modernité. La place de la jeunesse africaine est capitale pour réussir cette mutation de la tradition orale vers une nouvelle dynamique, qui préparera l’Afrique à mieux gérer sa croissance démographique et qui sera une force bien maîtrisée.

Le fait de rester cantonné dans les traditions et les habitudes n’aide pas réellement nos pays. Tant qu’on valorise les femmes, cela apportera une valeur ajoutée au monde et dans la mondialisation, sans occasionner une régression des forces vives de la nation.

Il y a une lourdeur qui fait que la croissance tant attendue en Afrique, par ses actions concrètes, ne décolle pas de la même façon partout et on assiste à une grande différence entre pays francophones, lusophones et anglosaxons. Est-ce une sorte de fatalité ? Je ne crois pas. La routine, qui s’installe partout, ne favorise pas l’indice en termes de développement humain et l’expansion structurée en rapport avec l’offre et la demande de nos pays en Afrique, alors que le potentiel est là. Ce potentiel est ignoré par les Africains eux-mêmes, car il me semble que nos dirigeants en Afrique n’ont pas encore cet agenda de réussite dans leurs mandats.

Par exemple : Les guerres actuelles en Afrique deviennent partout des guerres d’exploitations des ressources naturelles de ces pays.

La lutte contre la malnutrition : l’Afrique consomme des poissons surgelés alors que les poissons d’eau douce meurent de vieillesse.

La crise des institutions fiables et de l’éducation sont des signes qui ne nous trompent pas sur ce besoin urgent de pouvoir à tout prix renouveler la nouvelle classe politique.

Qu’allons-nous faire face à cette situation pour trouver un équilibre et que le changement devienne une réalité ?

  • ARRIVER A MIEUX ORGANISER TOUT SON POTENTIEL
  • RESPONSABILISER SA NOUVELLE GENERATION POUR LEUR AUTONOMIE FINANCIERE AFIN DE MIEUX SE PRENDRE EN CHARGE SUR TOUS LES PLANS DE LA VIE
  • CREER DES CADRES DE TRAVAIL ET DE CONCERTATION POUR EQUILIBRER CE RAPPORT DE FORCE NORD-SUD ET SUD-SUD.
  • RENFORCER LES ECHANGES DE SAVOIR-FAIRE ET D’EXPERIENCES QUI NOUS PREPARENT A CE MIEUX VIVRE ENSEMBE SANS COMPLEXES DE SUPERIORITE OU D’INFERIORITE QUI PENALISE LA RECIPROCITE
  • REMUNERER A SA JUSTE VALEUR UN TRAVAIL BIEN FAIT
  • AQUERIR UNE COMPETENCE ET AIMER LE TRAVAIL BIEN FAIT
  • PARTICIPER A LA CREATION D’UNE NOUVELLE CIVILISATION OU L’EGALITE DES CHANCES SERA UNE REALITE
  • VOULOIR QUE TOUT CHANGEMENT PROVIENNE DE SOI ET PREPARER LES JEUNES ET SURTOUT CHAQUE FEMME POUR UN MONDE MEILLEUR.

JE VOUS REMERCIE.

Mme Bintu RUHIGITA MULONGO

Présidente AFAS / HCCFE

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