Pour la reprise des classes, l’Education Nationale a publié des recommandations pour les enseignants sur Eduscol qui provoquent un tollé chez toutes les personnes encore en possession de leur esprit critique, ce qui, si l’on suit ces recommandations devrait disparaître complètement dès la prochaine génération puisqu’on en arrive à dire quand, quoi, et comment penser en conformité avec la seule pensée autorisée celle de l’Etat,  toutes les autres n’étant bien sûr que fakenews ou théories du complot.

Ces fiches qui invitent  à étouffer toute pensée critique de nos chères têtes blondes et qui préconisent en plus du lavage des mains, le lavage de cerveau ne seraient-elles pas un aveu d’incompétence dans la gestion de la crise sanitaire du Covid-19 en utilisant simplement la stratégie de diversion, si chère à nos gouvernants pour détourner l’attention du scandale des masques, du scandale de la gestion hospitalière etc.?

Une de ces fiches la « Fiche Covid-19 et risques de dérives sectaires » est particulièrement édifiante de mauvaise foi et soulève le questionnement suivant:

«Identifier les changements de comportements des élèves, susceptibles d’être provoqués par des influences familiales ou extérieures»:

  • L’immixtion de l’Etat (par les enseignants, fonctionnaires du Service Public) dans la vie privée de ses citoyens est-elle compatible avec les conventions internationales que la France a signé sur les Droits de l’Homme et les Droits de l’Enfance?
  • Quelle est l’autorité compétente pour  juger si un comportement est conforme ou non à une norme, qui elle-même serait définie par qui?

« Sensibiliser les élèves aux risques des discours dangereux qui prodiguent de faux remèdes et des conseils dangereux en lien avec le COVID-19. »

N’était-ce pas un conseil dangereux en lien avec le COVID-19 que le gouvernement a prodigué à de multiples reprises celui qui assurait que le port du masque était inutile dans la lutte contre la propagation du virus ?

«Durant la période de la crise sanitaire, les enfants sont exposés à des discours anxiogènes, particulièrement lorsque leurs parents adhèrent à un groupe sectaire…»

  • Il n’existe pas de définition légale du mot secte, donc qui peut qualifier un groupe de sectaire, en absence de réglementation?
  • S’il n’y a pas de violation des lois, l’Etat ne peut pas être juge de ce qui constitue une secte ou pas.
  • En France de même qu’en Europe, l’Etat ne peut intervenir dans la liberté du choix éducatif des parents pour leurs enfants.

«La pandémie mondiale est présentée par certains prédicateurs, gourous ou idéologues comme le révélateur de la volonté de la puissance divine, avertissement de la Nature, de forces obscures ou d’esprits divins, d’un châtiment envoyé par Dieu, signe de l’imminence de l’apocalypse, le retour à la croyance comme seule solution salvatrice.»

  • Où peut-on retrouver ici les concepts fondamentaux de la liberté de conscience, de croyance et de religion?
  • L’Etat peut-il imposer ses vues concernant les libertés de ses citoyens?
  • La France est un état qui revendique haut et fort son principe unique de Laïcité, mais à y bien regarder, c’est un principe à géométrie variable, car ici l’Etat s’immisce bien plus que de raison dans les affaires religieuses et convictionnelles que les religions ne s’immiscent dans les affaires de l’Etat!

« Une attention doit donc être portée aux élèves dont les responsables légaux, adeptes de certaines idéologies ou croyances sont réticents ou opposés aux recommandations faites en matières de santé publique: contournement du confinement pour des rassemblements, refus de traitements, d’examens médicaux ou de tests sanguins»

  • Le terme «recommandation» implique le caractère non obligatoire, une personne étant soumise uniquement à la loi et punissable si elle y contrevient. Par contre rien ne l’oblige à suivre une recommandation si pour quelque raison personnelle elle ne le souhaite pas.
  • La liberté de disposer de son corps pour quelque raison que ce soit (religieuse ou non) lui autorise à refuser un traitement médical, un examen ou un test sanguin dans la mesure où ceux-ci ne sont pas rendus obligatoires par la loi.

«Afin d’objectiver une situation, d’autant plus lorsqu’elle touche aux convictions ou aux pratiques religieuses, il est important de rassembler des éléments factuels sur la base de questions adaptées et de se référer à un faisceau d’indices et non à un seul signe»

  • Si cela touche aux convictions et aux pratiques religieuses l’Etat ne peut s’y immiscer et  porter un jugement qualitatif sur telle ou telle conviction ou croyance, ceci en l’absence de loi et ceci basé sur le sacro-saint principe de la Laïcité.
  • Aucune question sur les croyances ou convictions des parents afin d’en rassembler des éléments en vue de se prononcer sur la légitimité de telle ou telle croyance ne peut être faite.
  • Quelle est l’autorité étatique qui peut décider si tel ou tel élément est un facteur de dérive sectaire alors qu’aucune loi n’existe ? Ceci remet en question l’établissement de liste objective de critères.

«Tout personnel est tenu d’alerter les services compétents, dans le but de sauvegarder l’intégrité physique et morale du mineur»

  • Qu’est-ce qu’on entend ici par intégrité morale?
  • Sur quels critères légaux cela est-il basé?
  • Quelle autorité définit ce qu’est l’intégrité morale et peut se substituer à l’autorité parentale sans qu’il y ait eu défaillance jugée légalement des parents?
  • La « morale», valeur qui par essence est évolutive tant dans le temps que dans l’espace social, sociologique, religieux…comment la légaliser?

L’enseignant, faute d’instructions précises, sera donc amené à apprécier   la morale d’un élève en fonction de ses propres conceptions en la matière une fois que le comportement moralement condamné est relevé, quelles décisions interviendront sur cette base ? Qui les prendra ? Comment  seront-elles motivées ? Sur la base du droit positif, pas de la morale. Elles pourront être constatées devant le juge administratif, or ce dernier   ne juge que sur la base du…droit pas de la morale!

«la crise sanitaire actuelle qu’ils avaient prévue, pour valider leur théorie et discréditer la parole institutionnelle.»

Discréditer la parole institutionnelle et l’Etat depuis quand n’est-ce plus un droit démocratique?

« Les réseaux sociaux, pour diffuser des vidéos porteuses d’explications ésotériques et des conseils parfois dangereux…qui fragilise le lien de la population avec les institutions publiques»

Ce lien ne serait-il pas plutôt fragilisé par les erreurs répétées et les incompétences des institutions publiques plutôt que par les réseaux sociaux? La population est-elle incapable d’avoir un avis propre, de penser par elle-même, d’avoir un esprit critique vis à vis des informations transmises? Serait-ce, encore ici, un aveu de faiblesse des institutions publiques en faisant croire que la fragilité du lien avec la population provient des réseaux sociaux?

« Les thèses complotistes qui s’ajoutent aux simples fausses informations pour participer à une perte de contrôle des opinions publiques.»

Aux dernières nouvelles, la France est toujours une République démocratique alors quel est cet organe d’Etat chargé du contrôle de l’opinion publique? Si celui-ci peut être perdu c’est qu’il existe, non?

« Les offres de pratiques de développement personnel dites alternatives, complémentaires ou non conventionnelles se multiplient…On constate des retards de prise en charge, des interruptions de soins médicaux et des ruptures de suivi thérapeutique.»

Les pratiques alternatives, complémentaires ou non conventionnelles ne sont pas illégales et chaque individu est en droit de disposer de son corps et de choisir ce qu’il juge bon pour lui.

« La plupart des groupes à risques de dérives sectaires utilisent ces différentes pratiques d’abus commerciaux, d’escroqueries et de soins non-éprouvés pour exploiter les faiblesses et la détresse de leurs adeptes.»

  • L’abus commercial, l’escroquerie sont punis par la loi donc on est en droit d’attendre que ces fameux groupes sectaires soient condamnés par la justice pour ces mêmes charges quels sont les chiffres officiels?
  • Qui sont-ils ces « la plupart »?
  • Qu’est-ce qu’un groupe à risques de dérives sectaires, puisqu’il n’existe aucune définition légale du terme?

Ces fiches de l’Education Nationale paraissent déplacées et inutiles pour un grand nombre d’enseignants comme l’explique la dépêche AFP publiée sur le site de France Infos.

L’ultime question pour conclure:

A l’approche du bilan de cette crise sanitaire et des comptes et rapports parlementaires qui seront demandés pour sa gestion, ces fiches ne sont-elles la preuve de la tentative du gouvernement de déplacer ses responsabilités en agitant l’épouvantail, bien commode et racoleur des sectes aux moineaux apeurés qu’il pense que nous sommes, nous, les « riens » de France?

Gina Sable

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