“La décision d’interdire les Témoins de Jehovah et de confisquer les biens de l’organisation dans le pays pourrait provoquer un net déclin de ses membres et pourrait permettre une protection des droits de ses adhérents.”
Alexander Dvorkin Vice-président de la FECRIS 1
En avril 2017, la cour suprême de Russie confirma une décision du ministère de la justice de déclarer les Témoins de Jehovah « organisation extrémiste » et ainsi saisir ses biens dans le pays.
Après le jugement, les représentants de l’association ont déclaré qu’ils allaient faire appel de cette décision, soulignant être prêts à porter cette affaire devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
Cette décision poussa également de nombreux fonctionnaires européens importants, comme Joyce Anelay, Ministre délégué au bureau du Royaume Uni et du Commonwealth, et le directeur du bureau de l’OSCE pour les institutions démocratiques et les droits de l’homme, Michael Georg Link, à exprimer leurs préoccupations au sujet de cette interdiction et affirmer qu’elle empiète sur la liberté de religion.**
Cependant, Alexander Dorkin, vice-président de la Fecris (Fédération européenne des centres de recherche et d’information sur le sectarisme financé par le gouvernent Français ndlr 2), a déclaré à l’agence de presse Ria Novosti que ces affirmations font partie « d’une attaque très agressive contre la Russie, comme elle n’en a pas vue depuis longtemps ».
« Ils essayent de dépeindre cela comme une sorte de campagne contre les religions. Mais ce n’est pas une campagne contre les religions parce que le gouvernement ne peut pas contrôler les convictions des gens et aucun membre des Témoins de Jehovah n’a eu l’interdiction de pratiquer sa religion, » a déclaré Dvorkin.
Selon lui, le gouvernement a simplement interdit une organisation privée et a coupé un important flux financier dans sa direction, rien de plus, rien de moins.
« Si vous le désirez, vous pouvez librement organiser des réunions dans vos appartements et discuter de votre religion – personne ne vous empêchera de le faire. Cependant, je suis certain que dans quelques années, le nombre d’adhérents de cette organisation aura décru substantiellement, entre un tiers et la moitié de sa taille d’origine. Et cela parce que lorsque l’argent n’arrive plus, qu’il n’y a plus la possibilité de recruter librement d’autres gens et de louer de grandes salles, les gens ont tendance à perdre l’intérêt et commencent à s’en aller. Dans cette mesure, cette décision a été très astucieuse, » dit Dvorkin.
Il a également déclaré que la décision du Ministère de la Justice de fermer le siège des Témoins de Jehovah avait pour but de protéger les droits de leurs adhérents.
« Les Témoins de Jéhovah maintiennent un contrôle strict sur chaque aspect de la vie de leurs membres, y compris les moments les plus intimes, car les époux doivent faire des rapports l’un sur l’autre. Tous les membres doivent garder un œil sur les autres, doivent s’épier les uns les autres, » dit-il.
C’est avec regret que Dvorkin a ajouté qu’il a essayé plusieurs fois de contacter des associations de droits de l’homme afin de leur faire prendre conscience de la détresse des gens victimes de sectes religieuses, mais son plaidoyer a été ignoré.
Dvorkin déduit que : « En réalité, la lutte pour les droits de l’homme est supplantée par la lutte pour les droits d’organisations qui violent les droits de l’homme. Ce n’est pas une activité pour les droits de l’homme mais exactement l’opposé. »
1 Finance de la FECRIS par le gouvernement Français source FECRIS
2 http://www.osce.org/odihr/325106?download=true source CAP Liberté de Conscience
Source de l’article : https://sputniknews.com/russia/201705211053836265-human-rights-ban-effect/
Traduction CAP LC CR
La Coordination des Assocations et des Particuliers pour la Liberté de Conscience est une ONG avec statut consultatif spécial auprès de l’ONU