Par Willy Fautré Human Rights Without Frontiers
Un rapport en français et en anglais a été soumis à la Conférence de l’OSCE intitulée “Warsaw Human Dimenson Conference” (6-17 octobre 2025).
A l’occasion de cette conférence de l’OSCE, à laquelle participaient les délégations des 57 Etats Participants et des dizaines d’ONGs, Human Rights Without Frontiers (HRWF) a soumis un rapport documenté de huit pages sur la détention provisoire de deux professeurs de yoga, Mihai et Adina Stoian, qui pose question.
Les deux citoyens roumains, qui sont professeurs de yoga et de tantra, déclarent qu’ils sont innocents de toute activité illégale en France où ils n’ont jamais enseigné le yoga.
Ils semblent être des victimes collatérales des autorités dans une affaire criminelle ouverte en France il y a deux ans.
Ils demandent aussi que leur présomption d’innocence soit respectée par les medias.
En août 2024, alors que Mihai Stoian et son épouse Adina passaient leurs vacances en Turquie, ils ont décidé de se rendre en Géorgie. Lorsqu’ils ont franchi la frontière à Sarpi le 22 août, ils ont été arrêtés puis placés en détention provisoire par les autorités géorgiennes sur la base d’un mandat d’arrêt international délivré par Interpol à la demande de la France en juillet 2024 dans le cadre d’une procédure pénale en cours à l’encontre de Gregorian Bivolaru et de certains de ses proches collaborateurs. Les charges retenues contre eux étaient: abus de faiblesse de personnes en bande organisée, abus de soumission psychologique ou physique, trafic d’êtres humains, complicité d’enlèvement et de séquestration, et complicité de viol.
Selon certaines informations qui ont fuité dans les médias, les Stoian ont été officiellement inculpés par le tribunal judiciaire de Paris de divers chefs d’accusation, qui auraient été prétendument commis entre 2007 et 2023 sur le territoire français.
Comme l’ont écrit Mihai Stoian dans une lettre ouverte adressée à des organisations de défense des droits de l’homme, tout cela a été un choc pour eux. Ils n’avaient jamais reçu de plaintes, ni non plus les organisations pour lesquelles ils travaillaient.
Les poursuites soudaines et tardives engagées contre eux ne peuvent, pensent-ils, n’être liées qu’à une procédure pénale ouverte à la suite d’une série de descentes policières massives dans des centres de yoga le 28 novembre 2023, qui ont conduit à plusieurs arrestations et mises en détention provisoire. À cette époque et auparavant, les Stoian n’étaient pas en France et ne se considèrent donc pas concernés, directement ou indirectement, par cette opération.
Raisons invoquées par Mihai et Adina Stoian pour proclamer leur innocence :
- Depuis leur arrestation en Géorgie en août 2024, Mihai et Adina Stoian clament haut et fort leur innocence concernant les accusations de complicité de traite d’êtres humains, d’enlèvement, de séquestration, d’ « emprise psychologique » et d’abus sexuels qui leur sont reprochés en France entre 2007 et 2023, selon le mandat d’arrêt international diffusé par Paris via Interpol.
- Les accusés contestent la légalité du mandat d’arrêt délivré par la France.
- Les accusés soulignent que les soudaines poursuites judiciaires à leur encontre, datées du 7 août 2024, sont infondées et sont le résultat indirect de descentes policières massives et simultanées menées dans des centres de yoga en France en novembre 2023. Ils soulignent le fait qu’ils n’étaient pas en France à cette époque, ni auparavant, qu’ils n’ont jamais pratiqué le yoga dans ce pays, qu’ils ne s’y sont rendus qu’occasionnellement en tant que touristes et qu’aucune plainte n’a jamais été déposée contre eux par une victime auto-déclarée entre 2007 et 2023 ou après en France ou ailleurs.
- Les accusés insistent sur le fait que la criminalisation de l’« emprise » est spécifique à la France et n’existe pas dans le code pénal d’autres pays de l’Union européenne. De plus, la définition de ce crime en France ne répond pas aux normes du droit international en matière de précision et de prévisibilité du droit pénal.
- Les accusés rappellent qu’ils sont citoyens roumains résidant et travaillant au Danemark, où ils pratiquent le yoga et d’autres activités depuis de nombreuses années et n’ont jamais fait l’objet d’une enquête pour des activités illégales. Ce n’est qu’aujourd’hui, en France, où ils n’ont jamais travaillé, qu’ils sont poursuivis !
Le rapport complet publié en français et en anglais est structuré comme suit
- Introduction
- Contexte des descentes policières dans les centres de yoga en France
- Contexte familial et social de Adina Stoian
- Contexte familial et social de Mihai Stoian
- Un procès équitable en France?
- Le couple Stoian soutenu par 15 experts français et autres pays européens, et défenseurs de la liberté de pensée
- Conclusions





